Histoires et ressources de vie : ils témoignent

Cette rubrique nous offre des regards croisés de personnes ayant des antécédents de cancer(s), d’aidants qu’ils soient de l’entourage proche (famille, amis…) ou d’aidants professionnels de santé voire d’acteurs de la société civile.  En toute sincérité, ils nous livrent librement leur parcours de vie. Malgré les difficultés d’ordre psychologique, sociétal, familial ou d’impact sur la santé après la phase des traitements intensifs qu’ils ont pu rencontrer ou dont ils sont témoins, ils retracent des ressources réconfortantes qui font partie de leur quotidien. Ces parenthèses de vie, ces bouffées d’air donnent toute la force à leur vie.

« Les voyages, les amis me font profiter de la vie et oublier ma maladie »

Marie Françoise

Mon message

Quoi de plus beau que de profiter de la richesse humaine de ses amis et ce celle des paysages, des cultures que nous offrent les pays de notre planète.

Les répercussions vécues de la maladie

12 années de soins médicaux. A la fin des traitements, j’étais sur le qui-vive. J’ai rechuté à cinq reprises. La dernière date de 2002. Je suis suivie tous les ans. A chaque fois, quinze jours avant mon RDV, je stresse à l’idée que le médecin m’annonce une nouvelle rechute. Et puis, je sais que je vais retrouver des visages tristes de malades dans la salle d’attente. Le reste du temps, je ne pense pas à mes cancers. J’ai même l’impression que j’oublie cette maladie mais inconsciemment je sais que j’ai une épée de Damoclès.

Mes aides

Pour éviter de trop penser à mes RDV médicaux annuels, je me poste devant mon ordinateur et je chatte beaucoup. Ca me change les idées.

Je n’ai pas peur de la mort. Elle fait partie de vie, comme pour toute personne. Il faut profiter de chaque instant de la vie. Je suis de nature optimiste, une bonne vivante. J’ai tendance à voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Je rigole tout le temps. J’aime faire rire, discuter avec les gens et apporter mon aide.

Pour ma part cela passe par la rencontre de gens et les voyages que j’ai entrepris de faire depuis ma maladie.

J’ai créé plusieurs réseaux. Mon réseau de retraités à travers l’association Ensemble et Solidaire de ma ville qui anime des activités culturelles, physiques et sociales permettant de rompre l’isolement, de prévenir la perte d’autonomie, de maintenir et développer le lien social. Avec « Mes Vieux », j’aime faire les activités culturelles proposées. Et puis, il y a aussi mon réseau de voyageurs, « Mes jeunes ». C’est grâce au comité d’entreprise de mon mari (décédé depuis), que j’ai gardé des droits pour partir en voyages à des prix très attractifs et des facilités de paiement via le Comité d’animation social et culturel. En 28 ans de maladie, j’ai dû visiter 20 pays différents. Si je ne pouvais plus voyager, je serai très malheureuse. Dès qu’un voyage est terminé, je pense aussitôt au suivant. A chaque voyage, je rapporte un magnet que je colle sur mon frigidaire. Mes escapades me permettent d’aller de l’avant. J’y retrouve des personnes plus jeunes que moi, des habitués, comme moi. Au courant de ma maladie, « Mes jeunes » me chouchoutent en me portant ma valise car j’ai du mal à porter de lourdes charges, ils me font aussi penser à boire lorsqu’il fait très chaud…  De mon côté, comme je suis une bonne vivante, je les fais rire.

Mon message

Rompre l’isolement est essentiel à la vie. Il faut oser aller à la rencontre des autres pour garder le moral et prendre soin de soi.


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